17 Mai 2013 Saisie-contrefaçon : un moyen de preuve de la contrefaçon…rien d’autre!
La saisie-contrefaçon est un mode de preuve de la contrefaçon. Elle n’est pas un moyen d’obtenir indûment des informations sur le savoir-faire d’un concurrent ou de l’évincer du marché. C’est ce qu’il faut retenir de deux arrêts rendus par la Cour d’appel d’Aix en Provence le 2 mai dernier et par la Cour de cassation le 12 février 2013.
Dans ces deux affaires, les sociétés étaient respectivement titulaires de droit d’auteur sur un logiciel et d’un brevet. Elles s’estimaient victimes d’actes de contrefaçon de la part de leur concurrent respectif. Elles ont été autorisées par un juge à envoyer un huissier dans les locaux du prétendu contrefacteur afin de procéder à des investigations et des constatations sur le bien argué de contrefaçon.
En pratique, le risque est que la saisie-contrefaçon soit détournée de sa finalité. Les tribunaux sanctionnent parfois ces comportements sur le fondement de l’abus du droit d’agir en justice.
Ainsi, dans l’affaire soumise à la Cour de cassation, la société à l’origine de la saisie a été condamnée car elle s’est servie de la saisie-contrefaçon pour obtenir indûment des informations sur les procédés de fabrication de son concurrent.
A l’inverse, la Cour d’appel d’Aix-en-Provence n’a pas admis la faute du saisissant en raison de la passivité du saisi au cours de la procédure. En effet, le législateur a prévu pour le saisi la possibilité de contester devant le juge des référés (en urgence) la saisie-contrefaçon ou d’en limiter ses effets. Dans cette affaire, le saisi est resté totalement passif et a été de ce fait sanctionné par la Cour d’appel.
En conclusion, si vous subissez une saisie-contrefaçon, ne restez pas inactif ! Sollicitez rapidement du juge les mesures de cantonnement nécessaires.
A l’inverse, si vous en êtes à l’origine, le détournement de la saisie en espionnage industriel est à vos risques et périls.